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INTRODUCTION.
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xii
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Dans un rang beaucoup moins élevé, la femme d'un avocat en Parlement, désireuse de témoigner sa gratitude à son mari, qui l'avait «toujours bien et honnestement conduicte, .traictée et gouvernée, tant saine que-mallade, et mesmement faict de grandes impenses à entretenir ses maisons, tant à Paris qu'aux champs», et en outre avait élevé et marié une sienne nièce, lui donne, du consentement de sa sœur et héritière, l'usufruit de la maison qu'ils habitaient, rue Saint-Jean-de-Beauvais, et d'autres biens à Romainville (n° 2/491).
Si les donations aux écoliers et les donations mutuelles tiennent une place importante dans les registres des Insinuations, on trouvera non moins de donations faites par des marchands, artisans ou gens de la campagne à leurs enfants ; fatigués par une vie de dur labeur, sentant le poids de l'âge et des infirmités, devenant incapables de travailler et de vaquer à leurs affaires, ils abandonnent à leurs enfants leur pécule, à charge par eux de subvenir décemment à leur entretien. Dans quelles conditions se passaient ces contrats, qui variaient à l'infini, suivant la disposition d'esprit des donateurs? La veuve d'un hôtelier de Paris, en donnant à son fils, marchand fripier, et à sa belle-fille, les nombreux immeubles qu'elle possédait à Paris, à Montrouge, à Ivry et Villejuif, loin de manifester le désir d'habiter avec ses enfants, a soin de stipuler qu'on la logera cedans une chambre honneste, assise enla paroisse Saint-Eustache v, convenablement garnie de re meu-, blés et linges, bons et honnestes v, à charge de les renouveler lorsqu'ils seront usés, et qu'on se comportera à son égard, ft doulcement et honnestement, ainsi qu'il appartient à enfans de traicter leur mère» (h" 957). Ailleurs, au contraire, les parents âgés tiennent essentiellement à demeurer chez leurs enfants. Par exemple, un laboureur de Sceaux, âgé de quatre-vingts ans, voyant qu'au moyen cf de son ancien aage et de sa débilité, il ne pourroit gaigner doresnavant sa vie -n, cède à son fils, vigilant et travailleur, sa maison, son jardin, ses terres et ses vignes, à condition d'étre logé chez lui et nourri à sa table, d'avoir chaque jour sa pinte de vin ft pour son boire », d'être entretenu d'habits, avec 12 deniers pat-semaine, tous les dimanches, pour faire ses petites aumônes, et 3 sols tournois à chacune des bonnes fêtes de l'an n (n° 5063). Un autre laboureur, à
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